Foie gras du Périgord :
l’agroforesterie et les autres bonnes pratiques de nos adhérents
“Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant”. C’est avec ce sage proverbe chinois que nous avons ouvert le tout premier numéro (août 2020) d’Arbres à Plumes, le nouveau magazine consacré aux pratiques vertueuses et aux défis quotidiens des productrices et producteurs de canards et oies à Foie gras du Périgord.
Ce billet de blog, qui s’intercale donc en complément de ce premier numéro historique, vous propose de passer en revue les bonnes pratiques des adhérents de l’Association Foie gras du Périgord visant à :
- garantir le bien-être animal, en portant une attention particulière sur les critères énumérés par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel…
- pratiquer un élevage respectueux de l’environnement, à travers des pratiques vertueuses comme l’agroforesterie.
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L’Association Foie gras du Périgord mise sur l’agroforesterie
Ces dernières décennies, l’arbre a été progressivement relégué à la périphérie des parcelles agricoles voire des exploitations agricoles pour permettre le développement d’une plus grande productivité et répondre à la croissance de la population mondiale et donc de ses besoins en aliments. Malgré des résultats enthousiasmants dans une première phase, les contre-effets se sont faits sentir : affaiblissement de la biodiversité, érosion des sols, exposition au vent, volailles notamment qui se sentent plus exposées aux prédateurs de par l’absence de protection aérienne, etc.
Soucieux de perpétuer les bonnes pratiques agricoles dans les cultures et les élevages, les adhérents de l’Association Foie gras du Périgord puisent dans les apports de l’agroforesterie moderne via des alignements d’arbres intra-parcellaires, des haies, des bosquets, des ligneux au bord des cours d’eau, des arbres têtards, etc. L’idée ici est d’analyser les besoins de l’exploitant et de diagnostiquer le milieu pour trouver la meilleure combinaison en matière d’agroforesterie, une pratique qui a montré ses preuves à la fois sur les critères de la productivité, du bien-être animal et de la préservation des écosystèmes.
Parce que chaque projet agroforestier est personnalisé, nos adhérents s’en approprient les composantes, apportent leurs propres ajustements et font évoluer leurs exploitations à mesure qu’ils en réalisent l’intérêt. Il s’agit donc, à bien des égards, de confier à la nature le soin de restaurer la dynamique de l’écosystème cultivé. Tour d’horizon.
Nos adhérents, ambassadeurs d’une agroforesterie moderne
Merisier, noisetier, tilleul, aulne, érable, charme, chêne d’Amérique… l’agroforesterie est à l’honneur dans l’exploitation familiale d’Annick Marcelly, du côté de St Saud Lacoussière (24). L’arbre, réservoir de biodiversité, recrée un cortège floristique intéressant et des espèces mellifères, installant une trame écologique à l’échelle de l’exploitation.
L’implantation de plusieurs essences dans les parcours permet aux canards de profiter d’un maximum d’ombre, d’observer les environs et de grignoter les feuilles et les branches qui leur sont accessibles, à la fois par jeu mais aussi pour se nourrir. Cerise sur le gâteau : Annick se fait un plaisir de récolter les belles noisettes issues des noisetiers implantés dans les parcours… mais aussi de cultiver sa passion pour les abeilles, avec des premières miellées prometteuses. Voilà donc une illustration grandeur nature de l’adage, qui veut qu’en agroforesterie, rien ne se perd.
Dans le parcours de l’exploitation de Romain Pestourie, à La Dornac, le chêne et l’érable de Montpellier dominent les surfaces boisées. Ils se comportent particulièrement bien au contact des canards et leur garantissent une ombre de qualité. Deux parcours, majoritairement en plein air, proposent des allées orientées nord-sud pour maximiser l’action du soleil. Le transport d’un parcours à l’autre se fait en remarque pour assurer le bien-être des canards (ménager leurs palmes notamment). L’eau étant très dure dans la région, une acidification est réalisée pour préserver la santé des animaux.
Cap à présent sur Prats de Carlux, où Jean-Sylvain Thomas, qui tient un élevage d’oies, s’est inspiré des voyages d’études réalisés par l’Association dans les élevages de poulet du côté de la Sarthe, en 2015. Les oies, qui craignent le soleil intense, bénéficient de l’ombre généreuse des vieux noyers, mais aussi de la protection des peignes (petites haies) pour casser le vent dominant (ouest) et tenir les prédateurs à l’écart.
Retrouvez également dans le premier numéro de votre magazine sur l’agroforesterie la belle recette de notre Ambassadeur Masterchef Philippe Mesuron, qui a convié à table Pépée le Mat, chroniqueuse culinaire à France Bleu Nord, auteur de La Cuisine de Pépée et intronisée dans le Cercle des Périgourmands en 2018.